31 janvier 2016

Christian Jaccard

Les ombres du brulis


            Depuis les années soixante, le plasticien Christian Jaccard explore la notion de temporalité par l’expérimentation du processus de combustion et du tressage de nœuds. Le feu, source de vie et de lumière, et l'entrelacs, principe de création et de relation des règnes du vivant, sont les deux "outils" de l'artiste dont l'enjeu est la représentation du temps.
 
  
    La combustion à mèche lente altère la matière et la couleur originelles des matériaux et des divers supports, desquels émerge un réseau d'empreintes inédites.
 
 
 
  Ombres de brûlis, Christian Jaccard, In situ, Meymac, 2012
 
   La méthode, toujours identique, est bien définie: chacun de ses gestes, de ses actes est exercé avec rigueur, sans étourderies, sans désinvoltures, conceptualisé et contrôlé.
 

   Le travail de Christian Jaccard repose sur la question de la définition du dessin. Son trait provient de la trace laissée par la mèche lente, c'est le suintement incandescent du goudron qui vient imprimer la toile blanche. Ou bien les flammes elle-mêmes, vives, illuminant les murs, comme des dessins-installations.

 Brulis, Christian Jaccard




24 janvier 2016

Céleste Boursier-Mougenot

From to ear à Montréal jusqu'au 27 mars 2016

        «Dans la continuité de sa ligne éditoriale rapprochant arts visuels et musique, le Musée invite l’artiste français Céleste Boursier-Mougenot à présenter une œuvre vivante et éphémère : un ensemble organique pensé en relation étroite avec l’architecture du Carré d’art contemporain transformé en volière géante.
 
From to ear, mandarins & instruments, Céleste Boursier-Mougenot
 
  
        From here to ear, étonnante disposition sonore associant oiseaux et guitares électriques, est composée de plus de 70 diamants mandarins, de ravissants petits pinsons originaires des steppes australiennes, « performant » dans l’espace du Carré. Chanteurs et grégaires, ces oiseaux nichent en groupe sur d’insolites perchoirs, qui consistent en une dizaine de guitares et de basses électriques amplifiées et prêtes à accueillir ces volatiles qui, au gré de leurs mouvements sur les cordes, jouent live des accords préenregistrés rock, punk et métal. Tandis que les sonorités qu’ils génèrent se superposent à leurs propres chants, le concert de pattes sur guitares électriques qu’ils improvisent est régi par les battements d’ailes des oiseaux ainsi que par les mouvements des visiteurs déambulant dans la salle.
 
        Organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal, cette installation immersive est la première canadienne de cet artiste français qui représente son pays à la Biennale de Venise 2015.»

 
Article issu du musée des Beaux-Arts de Montréal, https://www.mbam.qc.ca/expositions/a-laffiche/celeste-boursier-mougenot/ 

En quelques mots...

        Un autre projet tournant autour de nos petits amis les oiseaux, où ici ils sont les acteurs de l'installation, de la performance. Une façon originale de travailler avec des animaux.

20 janvier 2016

Still-Human

 Tout roule pour vos plantes grâce à Gaïa!

 

        Imaginez que vos plantes puissent se rapprocher toutes seules d'une source de lumière si elles sont mal exposées. Qu'elles puissent se mettre au chaud pour éviter le gel, ou au contraire, aller dans le jardin quand il pleut afin d'être d'arrosé. Cette base robotisée au service du végétal est en cours de développement par une start-up baptisée Still-Human. Cette jeune (2014) entreprise française a développé un premier prototype opérationnel depuis le mois de juillet 2015. Ce dernier était présenté sur Enova, le salon des technologies et des services, qui se tenait du 22 au 24 septembre au Parc des Expositions de Paris. Ce robot baptisé Gaïa se présente sous la forme d'une roue cerclant un cylindre évasé faisant office de pot de fleurs. Quatre type de capteurs embarqués sur cette base robotisée mesurent l'humidité de la terre de la plante, la quantité d'engrais qu'elle contient, la température de la pièce, ainsi que l'éclairage reçu. 

 

        Imagine that your plants can come closer alone to of a light source if they are badly exposed. That they can put themselves in the warmth to avoid the frost, or on the contrary, go to the garden when it is raining to be watered. It is a start-up of Lyon, Still-Human, who develops this base automated in the service of the plant. This young french compagnie developped a first operational prototype since july 2015. The last was present on Enova, a show of the technologies and the services which lasted of 22 to 24 september in the Parc Des Exposition of Paris. This robot, Gaïa, is in the form of a wheel around of a cylinder which is the flowerpot. Above there are 4 sensors: for measure the humidity of the ground, the quantity of fertilizer, the temperature of the room and the light received.

6 Emeia

Humour, gloire et beauté.

 
         C'est en 2006 que les deux Brésiliens Léonardo Delafuente et Anderson Augusto décident de lancer un projet qu'ils nomment "6 emaia". Ces artistes pleins d'humour et d'imagination ont décidé de transformer et réinventer le mobilier urbain dans les rues de São Paulo, afin d'améliorer la vie quotidienne des habitants, en modifiant l'environnement dans lequel ils vivent. C'est donc à travers des oeuvres pleines de vie qu'ils essayent de rendre les villes moins grises et plus attractives. Au-delà de colorer les rues, ils personnifient chacun des éléments de la rue (passage piéton, bouches d'égout... ) en y mettant une touche d'humour , apportant de la bonne humeur aux passants. Une belle interaction entre la rue, l’art et les habitants !
       




                      





                 Bouche d'égout, 6 emeia, São Paulo

 
Léonardo Delafuente et Anderson Augusto embellissant un passage piéton, São Paulo

7 janvier 2016

Les frères Chapuisat, Daniel Buren et Cécile Bart

Des œuvres In situ

 

Les frères Chapuisat

               Les installations monumentales des frères Chapuisat sont des pièces à vivre, des œuvres d'art expérimentables dans lesquelles la notion de repli, de refuge, de nid, est essentielle. Leurs œuvres tendent à envahir l'espace, conviant le spectateur à pénétrer dans un univers singulier et vierge.



La Résidence secondaire, Les frères Chapuisat R-Art,
2012, Vercorin, Suisse.

            A st-Nazaire, une fois par an, une exposition est organisée dans un espace situé dans l’Alvéole 14 de la base des sous-marins. Durant l'été 2012 a eu lieu l'exposition des Frères Chapuisat: "Métamorphose d’impact #2".







 Métamorphose d'impact #2, Les frères Chapuisat, LiFE - Saint-Nazaire, 2012. 
       

        Leur installation se révèle lentement, tapie dans la semi-pénombre, vertigineuse, tout de bois. Cette étrange greffe suspendue, comme un objet aimant, stimule l'imagination du public : vaisseau en apesanteur, iceberg enchâssé,météorite perdue, volcan renversé...  l'oeuvre invite le public à explorer son intimité : s’il tente l’expérience, le visiteur découvre un cratère d’or, une étanche cellule qui diffuse des palpitations. Comme si les Frères Chapuisat avaient capturé dans ce minuscule espace un trésor d’énergie tellurique, et toute la lumière originelle, hors du temps. A travers cette oeuvre les artistes font une reflexion sur l'idée utopique de boule d'énergie, du trou crée par l'énergie après l'impact d'une météorite. Cet espace, qui se veut "extra-terrestre", invite l'esprit à une immersion totale dans leur travail.

 

Daniel Buren

            Daniel Buren est un artiste français qui a su dépasser les frontières en remportant notamment le prestigieux prix du Lion d'Or lors de la Biennale de Venise en 1986, avec sa célèbre oeuvre "Les Deux Plateaux" située dans la cour du Palais-Royal. Avec son nouveau projet "Excentrique(s) In Situ" l'artiste continue de developper un art abstrait et minimaliste.



Anneaux, Daniel Buren, quai des Antilles, Nantes.
 

            "Les Deux plateaux"  est une œuvre monumentale, située dans la cour d’honneur du Palais Royal, qui relève de trois catégories : la peinture, la sculpture et l’architecture. Elle a deux objectifs : révéler le sous-sol tout en évitant l’installation traditionnelle d’une sculpture au centre de la place et s’intégrer à la composition architecturale déjà là, linéaire, répétitive et tramée (Palais-Royal).
Formée de troncs de colonnes de différentes tailles et organisés de manière rigoureuse, cette œuvre propose une lecture nouvelle de l’espace.
L’implantation des colonnes tient compte des éléments déjà présents, selon un quadrillage régulier matérialisé par des lignes discontinues formées de carrés, alternativement noirs et blancs, de 8,7 cm de côté, dont les lignes prolongent celles de la colonnade de la Galerie d'Orléans voisine. Parfaitement et mathématiquement alignées, elles font échos aux architectures antiques. De plus, elles prennent racine en sous-sol, sous le grillage, émergant à l'air libre comme si elles surgissaient du sol archéologique de Paris. De l'eau devait circuler autour des colonnes souterraines éclairées de jeux de lumières. Or rien ne fonctionne plus depuis huit ans. Le jeu entre l'air et l'eau, la surface et les profondeurs n'existe plus. Le mouvement crée par l'eau et la lumière qui s'y reflète devait atténuer la sévérité de l'installation. Le titre s’explique par l’existence de deux plateaux que l'œil et la pensée du spectateur reconstruisent in situ, lors des déambulations dans l’espace : un plan horizontal et un autre, fortement incliné.
 






        Deux Plateaux, Daniel Buren, Paris.
 
       
         Pour être perçue dans sa totalité, l'œuvre de Buren nécessite l'implication physique et mentale du visiteur. Aucun point de vue n'étant privilégié, les images proposées ici sont le fait d’un choix arbitraire du photographe.
Daniel Buren a conçu une oeuvre au caractère volontairement urbain (asphalte et caillebotis métalliques…), que le public investirait librement. ce qui s’est effectivement produit, donnant un contraste avec le sérieux du lieu : il s'agit d'un lieu parlementaire où le public se comporte comme des enfants en escaladant des colonnes. Sous cette construction, on pouvait donc entendre l’eau couler.Buren souhaitait ainsi donner une autre perception du lieu, une perception sensitive.

 


Cécile Bart

        Cécile Bart a poursuit une œuvre singulière qui met en scène tour à tour, la peinture, le jeu entre sa profondeur et sa surface, sa modulation par la lumière, le tableau comme écran, le regard et la place du spectateur. Ces dernières années, elle a considérablement élargi la palette de ses moyens d’intervention, tout en conservant l’outil d’investigation qu’elle avait mis au point dans la seconde moitié des années 1980.



Mobile, peinture glycérophtalique sur Tergal "plein jour",
châssis aluminium, câbles, 2013.
 
          Cécile Bart à développé et décliné des peintures/écrans: du Tergal « plein-jour », peint et essuyé de telle façon qu’il conserve une relative transparence, puis transféré sur un châssis métallique. L'idée de cet outil était d'inventer une peinture qui laisse voir l’espace environnant, une peinture de situation, confrontée à la lumière du lieu qui l’accueille, à son ambiance, mais aussi et surtout au regard du spectateur. Les peintures/écrans peuvent « à la limite » être accrochées au mur ; elles sont alors nommées tableaux. En position marginale dans l’œuvre de Cécile Bart, ceux-ci semblent vouloir y former comme un point de raccordement avec la peinture et son histoire classique. Les peintures/collages, elles, sont faites du même tissu, peintes de la même manière, mais directement marouflées sur le mur ou sur un support. Là où les peintures/écrans manifestent une proximité avec l’architecture intérieure et l’histoire de l’environnement dans l’art contemporain, elles explorent davantage les registres du « décoratif ».





Fenêtre Diptyque, peinture glycérophtalique sur Tergal "plein Jour", châssis aluminium
210 x 280 cm,
2007.
 
 
        Chaque peinture est également l’occasion de réaliser des échantillons, dont l’ensemble forme un nuancier. Ce sont des carrés de 90 x 90 cm, qui peuvent être disposés au sol en superpositions, ou dont la présentation individuelle, au mur, est laissée libre. La plupart des travaux de Cécile Bart requièrent la lumière du jour pour être vus dans de bonnes conditions. Chaque type d’œuvre, chaque exposition de Cécile Bart se propose donc comme une expérience à vivre dans une certaine durée, différente pour chacun des visiteurs.
Cécile Bart invite aux mouvements, aux déplacements latéraux, aux panoramiques, au jeu avec la profondeur de champ. C’est de façon discrète et paradoxale, mais néanmoins profonde, que son art est en effet nourri de cinéma. Elle s’est expliquée à plusieurs reprises sur ce « cinéma in situ et en temps réel ».